RAPPORT DE MISSION
JUILLET 2001
Docteur Frédéric CHAGUE
Bulletin 3
Lors de la dernière réunion du bureau
du PHANS en avril dernier, plusieurs idées se sont dégagées
:
- Pour qu’une action de développement soit durable, il faut assurer
une certaine continuité temporospatiale.
- Qui dit développement dit progrès puis - c’est à souhaiter –autonomie.
- La structure privée de santé à Atchonsa dans la sous-préfecture
de Bonou au Bénin, où nous sommes intervenus pendant trois ans,
est devenue une structure d’état autonome. Du fait du vœu
de non-ingérence, quelle stratégie faut-il adopter lorsqu’un
centre de santé devient centre d’état ?
- Nous intervenons dans la vallée de l’Ouémé, zone
d’endémie de l’ulcère de Buruli et il paraît
peu concevable de ne pas articuler notre action avec celle du Programme National
de Lutte contre l’Ulcère de Buruli (PNLUB).
Il nous a donc paru indispensable de rencontrer les autorités sanitaires
du Bénin afin de prendre conseil, d’envisager les modalités
de partenariat et d’officialiser notre action.
Cette mission, que l’on pourrait qualifier d’administrative et
de diplomatique, a été effectuée par notre président
et moi-même du 18 au 26 juillet 2001.
Ce fut une école de patience, de persévérance et d’apprentissage
de l’adaptabilité.
Les contacts ont été pris à Cotonou et dans la vallée
de l’Ouémé.
En ville, nous avons pu rencontrer :
- les responsables du MODES, ONG béninoise de développement ;
- le chef du service de parasitologie au Centre National Hospitalo-Universitaire
de Cotonou ;
- un chirurgien spécialisé dans l’ulcère de Buruli
;
- le médecin secrétaire général du Ministère
de la Santé Publique et son assistant ;
- le coordinateur national du PNLUB.
En brousse, nous avons pu rencontrer :
- la responsable du Centre de Zagnanado (à près de 100 km du
lieu où nous sommes basés), centre spécialisé dans
le traitement de l’ulcère de Buruli,
- le médecin-chef du centre de santé de la sous-préfecture
de Bonou,
- l’équipe actuelle du Centre de Santé d’Atchonsa,
récemment devenu Centre d’Etat,
- le conseil d’administration du Centre Villageois de Mutualité Sociale
et Rurale d’Assrossa, village proche de Bonou.
Nous avons profité de ces deux journées en brousse pour revoir
les enfants pris en charge par nos équipes cet hiver et constater la
guérison de leur ulcère de Buruli après excision et greffe.
Au terme de ces multiples entretiens, palabres des villes et des champs, les
perspectives envisagées à chaud sont :
- Le PHANS poursuivrait son action dans la vallée de l’Ouémé et
plus précisément toujours dans la sous-préfecture de Bonou.
- Le PHANS pourrait se détacher progressivement du centre de santé d’Atchonsa
devenu centre d’état et désormais doté d’une équipe
plus étoffée.
- Le PHANS pourrait aider financièrement certains agents de santé à poursuivre
leurs études en vue de l’obtention d’un diplôme national
venant en complément de leur formation de terrain assurée par
notre ONG.
- Le CVMSR d’Assrossa pourrait être l’épicentre de
nos prochaines missions.
- L’action du PHANS ne saurait se cantonner exclusivement à la
prise en charge de l’ulcère de Buruli mais intégrerait,
comme par le passé, la gestion des soins de première ligne en
brousse.
- Le PHANS poursuivrait son action dans le cadre d’un protocole d’accord établi
avec le Ministère de la Santé Publique du Bénin.
- Le PHANS continuerait d’intervenir en partenariat avec l’ONG
béninoise MODES.
Une place à part sera toujours réservée à notre
indéfectible ami Pascal Todjinou qui avec le Professeur Achille Massougbodji
a grandement facilité la réalisation de cette mission.
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