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Les missions médicales


Décembre 1998 – Janvier 1999

Deux médecins, Vincent et Frédéric, après avoir sympathisé lors d’une mission de formation médicale au Mali, décident de décliner leurs rêves humanitaires au quotidien. Ils partent en décembre 98 et janvier 99 en «free lance» au Bénin. Leur choix n’est pas innocent : ils rejoignent la sous-préfecture béninoise «délaissée» par l’ONG pour laquelle ils sont intervenus au Mali. Ils optimisent leur mission en menant à bien une étude de santé publique : Pathologies déclarées, pathologies observées et priorités de santé dans un district rural au Bénin.

 

Papa PHANS
Au Bénin, dans les zones enclavées, le médecin est également dentiste : Vincent.

Maman PHANS
Le cardiologue devient pédiatre : Frédéric.


Parents PHANS
Vincent et Frédéric, fondateurs du PHANS, dans un restaurant traditionnel en brousse africaine.


 

Les conditions de vie des médecins sont spartiates quoique toujours entourés d'enfants.

 

Articles associés publiés dans les bulletins du PHANS

GENESE
Docteur Frédéric CHAGUE

Au retour de missions humanitaires effectuées au Mali dans le cadre d’une ONG du Nord de la France, trois médecins se sont posés quelques questions sur le bien-fondé de telles actions. Les interrogations ont porté sur le fond et la forme :
- Etait-il judicieux de dispenser un enseignement théorique à des agents de santé réunis pour l’occasion dans un hôpital régional, leur apprendre que le traitement du choc cardiogénique de l’infarctus faisait appel à la contrepulsion et à la revascularisation en urgence alors que le pays lui-même ne disposait pas de tels équipements et que le problème médical quotidien dans la région était de trouver une dose d’antipaludéen ou d’antibiotique ?
- Fallait-il continuer à sélectionner les enseignés selon des critères obscurs (certains étaient à la veille de la retraite) et à les dédommager de leur absence du centre de santé grâce aux subventions de l’ONG ?
- Ne fallait-il pas avoir peur du caractère colossal des subventions allouées ?
- Fallait-il accepter d'être le témoin muet du financement de la construction d'un Centre de Formation Théorique dont un des effets pervers était d'enrichir les autorités sanitaires locales ?
Lorsqu'ils ont demandé à aller travailler sur place, dans les centres de santé enclavés, en première ligne avec l'infirmier et de parfaire sa formation selon le principe du compagnonnage, la réponse a été "non".
Lorsqu'ils ont suggéré d'aller au Bénin, dans les centres de santé que l'association avait fondés en 93, il leur a été répondu que le financement de telles missions n'était plus possible car il fallait respecter les décisions de lieu d'intervention dictées par les bailleurs de fond, c'est-à-dire la Région au vu d'intérêts géopolitiques qui les dépassaient.
Alors ils ont décidé d’aller au Bénin, de manière indépendante, pour travailler aux côtés des agents de santé en poste dans les villages de brousse isolés plusieurs mois durant par les crues ; ils ont essayé de leur apprendre au fil des nombreuses consultations à gérer en direct les différentes situations pathologiques. Là, ils n’ont pas voulu qu’il y ait de per-diem à régler à l’infirmier, de mensualités à verser aux dirigeants, de constructions à l'utilité discutable ; bref, ils n'ont pas voulu que leur action fasse le lit de l'hypocrisie, de la malhonnêteté et de la gabegie.
Alors, avec quatre proches ils ont décidé de fonder une structure à taille et à vocation humaine. Et tous, ils ont jugé que la première mission du PHANS en ce début d’année 2000 avait été un premier succès ... et qu’il fallait continuer.

 

IL ETAIT UNE FOIS
Michèle et Jean-Marc DENISSOT

Au commencement, il y eut une première mission médicale humanitaire en Afrique d’un médecin que je côtoyais quotidiennement dans le cadre de mon activité professionnelle.
Il était parti au Mali avec une ONG du Nord enseigner la médecine à des agents de santé. A son retour, il avait rédigé un article intitulé "Impressions africaines". Lors de la saisie informatique du texte, j’y étais... Puis, au Mali, j’y suis allée .... Nous y sommes allés... non pas en missions médicales .... mais en quête d’aventures et de mystères. Alors, "Impressions Africaines" étaient devenues réelles et "Impressions" furent bien plus fortes que les mots...
Puis il y eut de nouvelles missions au Mali avec deux autres médecins. Lors de chaque retour, les saisies informatiques des rapports de mission et des études épidémiologiques se succédèrent. Il devint de plus en plus difficile de remplacer les mots utilisés par des synonymes "politiquement plus corrects". Plus rien n’allait entre eux et l’ONG du Nord. Le PHANS était en gestation. Puis, un soir de décembre, le PHANS est né. A deux, sous le même toit, nous nous occuperions du secrétariat et de la comptabilité. A l’aise dans les rédactions de courrier, la prise de notes pendant les réunions, la saisie informatique et le classement, il n’en a pas été de même du difficile apprentissage du domaine inconnu qu’est le plan comptable d’une association. Les soirées et les week-ends se déroulèrent devant l’écran du P.C. familial. Compétence, apprentissage ainsi que solidarité furent de mise pour asseoir solidement les fondations administratives du PHANS.
Les trois médecins sont donc partis début 2000, œuvrer au Bénin dans des dispensaires reculés de brousse. C’est ce qu’ils voulaient. Ils y ont vécu des moments forts et, espèrent-ils, y ont fait du bon travail.
Pendant ce temps, sans quitter la France, les travailleurs (combattants ?) de l’ombre aussi !